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Handicap invisible: comment en parler au travail ?


Le saviez-vous ? 80 % des handicaps sont invisibles. Loin du stéréotype du fauteuil, il peut parfois être difficile de faire valoir son invalidité auprès de ses collègues de travail. Quelques conseils pour en parler !

1- Renseignez-vous sur la politique handicap de votre entreprise

Quelle est la politique handicap de votre entreprise ? Quelle appétence a-t-elle sur le sujet ? Le premier réflexe est de se renseigner. Cela vous permettra d’une part d’en savoir plus sur les actions menées en faveur du handicap par votre employeur, mais aussi d’identifier les bons interlocuteurs.

N’hésitez-pas à utiliser le web et notamment le site carrière de l’entreprise. Ses engagements y seront visibles. Vous pouvez également vous rendre dans nos pages (https://autisme.github.io/je-suis/autiste), nous y mettons en avant des actions et informations concrètes sur l'autisme.

2- Mettez en avant vos compétences comme vos besoins

Nous vous le disons très souvent, seules les compétences comptent. C’est pour cette raison que votre handicap ne doit pas être un obstacle à votre réussite professionnelle. Si vous connaissez, malheureusement, votre pathologie par cœur, ce ne sera pas forcément le cas de votre équipe de travail. Sans nécessairement la dévoiler, n’hésitez-pas à parler de vos limites et besoins de compensations. Pour cela adressez-vous en priorité à la Mission Handicap de l’entreprise, c’est elle qui pourra mettre en place des aménagements de postes et sensibiliser vos collaborateurs.

Il est également important d’en parler à votre manager. C’est lui qui vous attribue vos tâches et vous évalue. Il serait dommage qu’il confonde handicap et mauvaise volonté par manque d’informations. Ici encore l’objectif n’est pas d’aborder la pathologie mais bel et bien vos besoins d’adaptations de postes.

En bref, le premier mot d’ordre est la communication. La connaissance de votre handicap, surtout s’il est invisible, ne s’applique pas à tout le monde. Il est important d’informer votre entourage professionnel pour mieux laisser vos compétences s’exprimer.

3- Ne soyez pas avare en rappels, tout en conservant une certaine pédagogie

Malheureusement vous vivez votre handicap au quotidien, ce qui n’est pas forcément le cas de vos collaborateurs. Si ceux-ci sont désormais au courant, certaines situations pourraient leur échapper.

Vous vous rendez-compte que le matériel qui vous est confié est trop lourd ? Vous avez besoin de vous isoler quelques instants par nécessité ? Vous ne comprenez pas vos collègues lorsqu’ils vous parlent sans tourner la tête vers vous ? N’hésitez-pas à le dire sur une tonalité informelle. L’objectif n’est pas de faire culpabiliser mais de sensibiliser. L’humour peut d’ailleurs être un bon vecteur pour se sortir d’une situation inconfortable pour vous comme pour votre collaborateur.

4- Informez-vous sur les aménagements et alternatives

De nombreuses innovations technologiques apparaissent chaque jour pour tout type de handicap. Ces compensations sont plus ou moins adaptées à votre pathologie et il serait dommage que vous ne bénéficiez-pas de la plus optimale. Pour cela, il est important de vous informer au maximum sur ce qu’il se fait en termes de compensations au travail.

Vous avez trouvé l’aménagement qu’il vous faut ? Parlez-en à votre médecin du travail et à votre Mission Handicap. C’est cette dernière qui pourra financer en totalité ou en partie cette compensation. D’ailleurs, il peut ne pas s’agir d’un investissement matériel, mais plutôt d’une certaine flexibilité du cadre de travail : télétravail, horaires décalés, disposition du bureau, etc.).

En résumé, si parler de son handicap invisible peut s’avérer difficile, la communication reste la clé de votre confort au travail. Si vous avez tout à y gagner, c’est également le cas de l’entreprise : en mettant en place les bons aménagements, votre productivité augmentera car vos compétences pourront s’exprimer librement.

5- Mais tout cela est-il toujours respecté ?

L’employeur est certes soumis à une obligation d’emploi des travailleurs handicapés, à hauteur minimale de 6 % de son effectif total. Mais déclarer son handicap, ne vous mettra pas à l’abri des comportements parfois abusifs d’employeurs tentés de pousser le salarié handicapé vers la sortie. Le handicap et l’état de santé, est le premier motif de discrimination en France. L’emploi reste le premier domaine concerné, selon Le Défenseur des droits.

Les salariés autistes doivent aussi pouvoir accéder au travail comme les autres citoyens ; non pas parce qu’on doit forcément avoir un don extraordinaire, être un génie, mais pour nos compétences et expertises individuelles.

Dans mon prochain post, je vous livre des conseils pratiques récapitulés dans un guide « D'autodéfense professionnelle ». Un guide sur les bons réflexes à avoir et des questions à se poser pour que tout se passe au mieux, d’éviter les mauvaises surprises ou malentendus, et au pire des situations d’exploitation voire de harcèlement sur le lieu de travail.

Quels conseils donneriez-vous ? Vous êtes en situation de handicap invisible et souhaitez témoigner ?

Rendez-vous sur Twitter @Potiniere_Krys

Et bon courage à tous ceux qui débutent un nouveau travail en cette rentrée 2019 !

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