L'emploi des femmes en situation de handicap
La France compte 5 millions de personnes en situation de handicap dont 80 % avec un handicap invisible. Malgré la loi du 11 février 2005 visant à favoriser leur intégration, le chemin à parcourir est encore long pour qu’elles puissent choisir, décider et prendre toute leur place dans la société.
80% des situations de handicap sont dites « invisibles ». Mais invisible ne veut pas dire inexistant. Pour sensibiliser entreprises et grand public à cette problématique, il faut mettre en lumière le handicap qui ne se voit pas mais qui peut tout de même demander certains aménagements. Toutefois si le handicap est invisible, les compétences sont bien là et prêtes à s’exprimer !
Je passerai sur les difficultés que j’ai rencontrées dans ma vie professionnelle, les différents postes de travail dans la Fonction publique d'Etat n’ont jamais été adaptés à mes troubles sensoriels. Le médecin du travail ne m'a jamais reçu, n’a pas réalisé d’étude de poste et ne s’est jamais déplacé sur mes lieux de travail.
Actuellement, je suis donc mise à l’écart du monde du travail pour la seule raison que mon handicap nécessite un aménagement d’horaires et d'un bureau relativement calme. Aux orties les compétences, les connaissances, l’enthousiasme et la volonté de travailler.
Jusqu’alors, j'avais suivi le conseil que certains m’avaient donné : ne rien dire, attendre la fin de la période d’essai pour contacter la médecine du travail et obtenir un temps partiel. Car c'était prendre le risque de briser la relation de confiance avec l’employeur. Mais sur la durée, cette prise de décision n'a fait qu'aggraver mon état de santé durant cette période.
RQTH et discrimination : relever les défis est plus positif que cela n’en a l’air
Le manque d’engagement des recruteurs traduit une méconnaissance de la réalité du handicap. Pour développer l’emploi des TH, il faut diffuser des informations concrètes qui battront en brèche les préjugés et la méconnaissance qui engendre l’anxiété et favorise le recours aux stéréotypes. Ces derniers, le plus souvent négatifs, alimentent les attitudes discriminantes. Il faut rendre visible le handicap invisible qui a des conséquences toutes particulières dans l’entreprise. L’invisibilité entraîne le doute quant à l’existence du handicap. Dans un rapport publié fin 2016, le Défenseur des droits souligne que les femmes en situation de handicap sont confrontées à un cumul de difficultés et de discriminations : parce qu’elles sont femmes, parce qu’elles sont handicapées. En effet, les femmes en situation de handicap subissent une double discrimination face à l’emploi. Elles déclarent plus de discriminations dans l'emploi tous critères confondus : 56 % contre 41 % des hommes en situation de handicap.
En ce mois de la SEEPH (Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées), comme l'année dernière, les femmes handicapées sont à nouveau mises en avant, mais aussi les handicaps invisibles ; cela pour faire bouger les lignes ! Pour relever le défi d’une société réellement inclusive, il faut sans délai déconstruire les croyances, changer les mentalités et les pratiques. La France ne doit pas continuer à tolérer la mise à l’écart de personnes diplômées et compétentes pour la seule « raison » qu’elles ne peuvent plus travailler à temps plein et qu'elles ont parfois besoin de quelques aménagements sur leur poste de travail. Cessons de gâcher nos compétences et nos connaissances !