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Autisme : vie amoureuse et sexuelle

Dernière mise à jour : 20 févr. 2023


La possibilité de mener une vie sexuelle saine et satisfaisante est fondamentale pour la personne autiste dans la perspective d'une meilleure qualité de vie, d'une participation heureuse à la société et d'opportunités lui permettant d'acquérir de nouvelles compétences sociales dans divers domaines.


Cependant, bien que de nombreux adultes autistes déclarent souhaiter avoir des relations amoureuses et intimes, le sentiment de bien-être sexuel qu'ils rapportent est souvent faible par rapport à celui des personnes neurotypiques. L'aspect négatif de leurs expériences passées entrave leurs tentatives de développer de nouvelles relations amoureuses et sexuelles, et on constate que lorsqu'elles parviennent à s'y risquer, c'est au prix d'intenses niveaux d'anxiété. Elles expriment de grandes inquiétudes à l'idée des difficultés qu'elles auront pour trouver un partenaire de vie. Elles s'inquiètent de mal comprendre les signaux sociaux en matière de sexualité et craignent que leurs comportements soient mal interprétés. Elles rapportent qu'il leur est souvent difficile de repérer les conduites de séduction socialement acceptables par les personnes de leur choix et craignent que leurs comportements puissent être interprétés comme du harcèlement sexuel. Ces peurs et ces anxiétés jouent un rôle négatif important parmi tous les freins qui les empêchent de nouer des relations amoureuses.


Qualité de vie et éducation à la sexualité

Le fait de présenter un TSA n'affecte pas que le bien-être sexuel : la qualité de vie que rapportent les personnes autistes est globalement moins bonne que celle qu'expriment d'autres populations ayant des besoins spéciaux. Chez les adultes avec TSA-SDI (sans déficience intellectuelle), la faiblesse de cette qualité de vie est corrélée à l'insatisfaction au travail et à l'éducation, autant qu'aux relations intimes. Dans de récentes études, la corrélation positive a été mise en évidence entre la quantité de liens sociaux qu'ont les personnes avec TSA-SDI et leur niveau global de fonctionnement émotionnel : la pauvreté des liens sociaux est un prédicteur particulièrement significatif d'une faible estime de soi, de la dépression et de l'anxiété. Or, par rapport à la population générale, les personnes avec TSA-SDI nouent moins de liens sociaux et ressentent un plus fort sentiment d'isolement. Lorsque leurs compétences sociales font l'objet d'une prise en charge, l'intervention guidée se traduit chez les personnes par des auto-évaluations plus positives de leur qualité de vie. D'autres études montrent une baisse significative du sentiment d'isolement et une amélioration des compétences sociales après une intervention appropriée centrée sur la participation à des groupes sociaux et un resserrement des liens sociaux qui, en retour, fournissent alors des occasions d'expériences positives.


Des événements traumatiques tels que des abus ou des agressions sexuelles affectent le fonctionnement de la victime en pouvant entraîner chez elle des troubles du sommeil et de l'alimentation, une régression grave de ses capacités de communication, un risque accru de développer des maladies mentales, et, dans l'ensemble, une baisse significative de l'évaluation de sa qualité de vie. Mais, par ailleurs, plusieurs éléments de l'environnement social jouent également un rôle dans l'accroissement du risque d'être victimes d'un abus sexuel observé chez les personnes avec TSA-SDI. Une explication est l'apparente difficulté que ces personnes éprouvent à interpréter correctement les signaux sociaux et à tirer les enseignements de leurs expériences passées. Cela impacte négativement leur capacité à faire la distinction entre les personnes en qui elles peuvent avoir confiance et celles dont elles devraient se méfier. Les données sont alarmantes : environ 80 % des femmes autistes subissent des agressions sexuelles avant l'âge de 18 ans. Cf. Violences sexuelles et handicap : un sujet tabou


En outre, la tendance répandue dans la société à considérer les personnes ayant des besoins spéciaux comme « d'éternels enfants » est à l'origine d'un funeste écart entre les besoins réels des personnes autistes, la manière dont elles sont traitées et la façon dont elles interprètent les informations qu'elles reçoivent. En l'absence d'une supervision appropriée, de telles lacunes peuvent aggraver le danger d'être victime d'abus sexuels. Encore une fois, et au risque de se répéter, je suis amenée à insister encore sur le nombre des travaux qui documentent de manière alarmante le risque élevé que présentent les femmes sur le spectre d'être victimes d'abus sexuels. Aussi, face à ce constat, plusieurs études ont mis en évidence l'importance de l'éducation à la sexualité dans le cadre des interventions auprès de toutes personnes sur le spectre afin de les aider à développer des relations sexuelles épanouissantes. Cependant, l'éducation générale à la sexualité n'est pas suffisante pour ces personnes. Des méthodes et des programmes pédagogiques spécifiques sont donc nécessaires pour répondre à leurs besoins.

Outils

- Un portail dédié à la sexualité avec des contenus simples et détaillés : https://questionsexualite.fr/

- Un numéro gratuit pour s'informer de la sexualité : 0 800 00 69 07


Vie amoureuse et activité sexuelle

La vie amoureuse, elle, relève de l'intimité de la personne, du sentiment amoureux dans sa vie avec son (ses) partenaire(s). C'est dans ce domaine que sont abordées les questions relevant du « bien-être » et du « bonheur » sexuel. Comme dans la population générale, en ce qui concerne les attitudes et les comportements sexuels, on constate des différences entre les hommes et les femmes sur le spectre. Bien que les personnes des deux sexes expriment un commun désir d'avoir des relations sexuelles et qu'on ne relève pas de différence significative dans leurs connaissances relatives à la sexualité, les enquêtes indiquent que les hommes autistes retirent de leurs relations sexuelles un sentiment de satisfaction et de bien être plus important que les femmes autistes. Les femmes de leur côté expriment davantage d'anxiété et signalent de plus grandes difficultés dans ce domaine. Compte tenu du fait qu'il est plus probable que des hommes reçoivent le diagnostic de TSA que des femmes, et en particulier un diagnostic de TSA-SDI, les femmes présentant un TSA-SDI sont donc une minorité au sein d'une minorité dans ces enquêtes.


Nous, les Aspergirls, avons tendance à être androgynes dans nos manières, notre comportement et surtout notre nature profonde. Nous ne nous sentons pas vraiment féminines et pourtant, c'est bien ainsi que les autres nous voient, comparant notre comportement à celui des femmes neurotypiques. En réalité, je pense qu'il serait plus approprié et juste de nous comparer aux hommes car après tout, ces derniers ne sont pas censés être compétents d'un point de vue social, ni bienveillants d'ailleurs. Les filles sont censées se faire désirer mais les Aspergirls ne jouent pas. En plus de ne rien comprendre à la répartition des rôles en fonction du sexe et aux attentes, nous sommes des êtres logiques et directs. Nous avons une réaction de lutte ou de fuite face aux autres, celles d'entre nous qui ont l'âme romantique peuvent se retrouver à courir après les garçons avec en tête une vision illusoire de l'amour alors qu'en réalité, elles ne supportent pas l'idée d'avoir un petit copain.


Outre la difficulté de trouver un partenaire bienveillant, nous sommes difficiles surtout si nous n'avons pas reçu de diagnostic. Je pense que le fait de ne pas savoir que j'étais autiste a saboté mes relations dans une certaine mesure. En toute honnêteté, je n'ai jamais été une personne facile à contenter. J'étais lunatique, capricieuse et sujette à des accès de colère ainsi qu'à des effondrements dépressifs majeurs plutôt répulsifs pour un homme. J'étais hypersensible et en état de surcharge permanente. Je n'avais pas de théorie de l'esprit et j'étais franche, égocentrique et rigide en ce qui concerne ma façon de penser et mon comportement. Pour ma défense, j'ajouterai que j'étais passionnée, fidèle, honnête et idéaliste. Mais j'étais naïve. J'avais de grands besoins romantiques et physiques sans pour autant disposer de la capacité à prendre les bonnes décisions en matière d'hommes. Nous devons prendre conscience de nos failles pour pouvoir devenir une bonne compagne et attirer le.la bon.ne partenaire.


En effet, c'est dans nos relations aux autres que nous sommes le moins à l'aise et par conséquent, il se peut que nous ne nous rendions pas compte que quelqu'un nous maltraite ou alors, nous pouvons très bien nous dire qu'il n'y a là rien d'anormal. Heureusement, il suffit d'une personne qui nous comprenne. Une autre Aspie ou neuroatypique pourquoi pas ? Quelqu'un qui ait conscience que nous sommes « bizarres » et qui nous apprécie pour cette raison et non pas en dépit de cela. Et quelqu'un qui ne nous en veuille pas d'être comme nous sommes. Mais, certaines Aspergirls comprennent qu'elles sont vulnérables et ne savent absolument pas comment remédier à leurs problèmes sensoriels. Par conséquent, elles tirent un trait sur les rapports sexuels et les relations amoureuses. Car l'activité sexuelle est lourdement affectée, si ce n'est déterminée, par les problèmes sensoriels qui peuvent conduire certaines Aspergirls à ne pas aimer les relations sexuelles. Elles sont vécues comme trop douloureuses ou franchement ennuyeuses. Par conséquent, nombre d'entre elles sont célibataires par choix et les autres ont des rapports sexuels parce que leur mari ou partenaire le désire. Et pour peu que l'on ait du mal à garder un emploi et que l'on soit souvent en situation de crise financière, ce partenaire doit également subvenir à nos besoins, ce qui n'est pas l'idéal dans notre monde moderne. Mais si nous ne souhaitons pas avoir de vie sociale, nous sommes d'autant plus heureuses de rester à la maison. Cela devient une question de choix de vie et d'équilibre mental. Si la société était moins patriarcale pour nous apporter un soutien approprié, cela nous aiderait à parvenir à une plus grande autonomisation et à connaître un bien-être sexuel, donc à une meilleure qualité de vie.

Outils

- Des conseils et des outils via le site du GNCRA : https://gncra.fr/autisme/vie-affective-et-sexuelle/

- Autisme, sexe et relations amoureuses, extrait du blog Bien-être autiste


Pour conclure

Pour ce qui est de la sexualité et de l'homosexualité, ce vers quoi vous vous orientez devrait relever de votre choix et non pas de celui de la société. Tant qu'il y a des adultes consentants, alors « vivez et laissez vivre ». Si vous avez le sentiment que le sexe ne vous apporte pas grande satisfaction, il existe des thérapeutes, des livres, des vidéos et tout un tas de choses auxquelles vous pouvez vous référer afin d'explorer vos options. Ne vous précipitez pas dans les relations sexuelles sous prétexte que vous pensez qu'il est grand temps pour vous. Notre première expérience quelle qu'elle soit laisse une trace indélébile. L'idéal est que cela se produise avec la bonne personne, quelqu'un qui vous connaisse et qui vous comprenne et même, si possible, quelqu'un qui sache que vous êtes autiste. Nous avons ce besoin et ce désir de nous sentir en sécurité. Si vous avez vécu une expérience désagréable ou décevante, sachez que faire l'amour avec la bonne personne peut être infiniment différent et bien plus épanouissant.

Enfin, il existe chez les personnes autistes, et de façon plus marquée chez les femmes que chez les hommes, une plus grande flexibilité dans l'attirance sexuelle. Le mois prochain, seront abordées ces différences et cette diversité dans l'identité sexuelle.


Et vous ?

Portez-vous un intérêt pour les relations amoureuses et sexuelles ?

L’éducation amoureuse et sexuelle est-elle vraiment importante pour vous ?

Avez-vous du mal à aborder le sujet des relations amoureuses et sexuelles avec votre entourage ?

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