Le lâcher-prise amoureux

Dernière mise à jour : 4 sept. 2023

En juin dernier, nous avons vu que notre manière d'aimer révèle notre capacité à se détacher du regard de l'autre, pilier de sa propre estime. Mais elle révèle aussi notre capacité à lâcher-prise. On a beau aimer une personne, elle reste extérieure à nous et ne devient pas un prolongement de nous-mêmes. Il faut réussir à aimer l'autre tel qu'il est et non tel que nous le rêvons, et il faut également cesser de lutter pour le façonner à l'image de l'être prétendument idéal.

Notre capacité à lâcher-prise

L'amour est typiquement le domaine où lâcher-prise est la condition sine qua non à la sérénité et au bonheur dans un couple. Seule la spontanéité y est gage de réussite. En effet, comment vivre dans la contrainte et se frustrer à long terme et, qui plus est, dans la sphère la plus intime ?

Dans une relation ou le lâcher-prise est nécessaire, l'un des deux réduit l'autre à l'état de page blanche. L'autre voit son identité niée, il n'est qu'un support quasi interchangeable. Cela crée évidemment des conflits puisque l'un est inévitablement déçu, quand l'autre se sent bafoué. Certains couples vivent ainsi avec des reproches larvés en permanence. On peut remarquer que les disputes des couples sont souvent ponctuées de «toujours» et de «jamais». Les défauts identifiés chez l'autre pourraient devenir pourtant de simples traits de caractère si on cesse de lutter vainement contre eux avec des reproches.

Il existe donc un type de relation de couple où les deux protagonistes ont déjà bel et bien lâché-prise. C'est une relation dans laquelle l'un aime l'autre en pleine conscience de ce qu'il est, sans vouloir le changer, sans attente frustrée. L'émulation, la curiosité y ont toute leur place. Ces couples ont découvert le secret de la longévité et de la solidité.

Evidemment, en règle générale, un couple ne correspond pas à 100 % à l'un des modèles, mais se situe plus ou moins entre les deux. Reste à savoir doser le lâcher-prise pour enﬁn proﬁter pleinement de sa relation.

La recherche du partenaire idéal ?

Ne pas chercher l'aiguille dans la botte de foin, c'est peut-être le secret pour trouver l'amour vrai. Chercher à tout prix l'amour pour lui-même est illusoire, il faut s'intéresser aux individus que nous rencontrons plutôt qu'au sentiment qui serait susceptible de naître de cette rencontre. de cette rencontre. Cesser également de chercher la femme ou l'homme « de votre vie », qui correspond au modèle que l'on a en tête depuis toujours, est le meilleur comportement possible. Soit cette personne existe, et vous risquez d'être déçu en faisant sa connaissance, voire de passer à côté de quelqu'un qui vous emmènerait vers une relation insoupçonnable. Soit cette personne n'existe pas et... vous serez forcément insatisfait des rencontres qui pourraient pourtant, si vous vous y consacriez un peu, changer votre vie.

Chercher l'amour pour lui-même, comme une fin en soi, implique des activités « de célibataire » qui ne vous ressemblent pas forcement. Se consacrer à ces activités, accepter qu'elles soient un passage obligatoire, c'est déjà partir sur la mauvaise voie. Si vous n'êtes pas vous-même, les personnes que vous rencontrerez le remarqueront vite et ils pourraient ne pas se montrer sous leur vrai jour ou pire de ne vraiment pas vous correspondre.

Les ruptures amoureuses

Pour lâcher-prise en amour, il faut donc accepter l'autre tel qu'il est, et l'accepter totalement. Il faut même accepter jusqu'au fait que cet autre ne nous aime plus. Quand on est quitté. on ressent bien évidemment de la tristesse, on se sent seul et abandonné. Ce sont des sentiments douloureux, mal qui passent avec le temps.

Parfois, on ressent aussi de la colère à propos des raisons de la rupture, "parti(e) pour un(e) autre, parti(e) à cause de nous" (c'est peut-être encore plus difficile à vivre), tout est possible... Nous sommes blessés dans notre amour-propre, humilié, frustré. Nous tentons naturellement de canaliser ces sentiments qui, bien souvent, se rejoignent dans la colère envers nous-mêmes comme envers l'autre. Nous nous dévalorisons. Pourquoi n'avons-nous pas été ce qu'il attendait de nous ? Il ne nous aurait sûrement pas quittés si nous nous étions comportés de telle ou telle autre manière. Les frustrations, les regrets et les rancœurs accumulés créent une sorte de tension, de nœud qui nous empêche d'être ouverts à la vie. Nous tournons en rond avec beaucoup de questions mais jamais de réponses. Nous ressassons.

Pour conclure

Cesser de se poser ces questions et surtout cesser d'attendre des réponses permet de continuer à avancer, de continuer à faire des rencontres et permet, pourquoi pas, de retomber amoureux. Ce à quoi, nous aspirons tous, tôt ou tard !

Dévoiler son trouble dans une relation sentimentale

• Évitez de parler de vos problèmes autistiques avant qu’une relation positive ne se soit installée.

• Utilisez l’écoute active et montrez-vous compréhensif, quand la personne vous raconte les difficultés qu’elle a rencontrées dans la vie.

• Lorsque la personne vous a dévoilé des informations sur un moment difficile de sa vie, profitez-en pour dire que vous la comprenez, car vous-même avez aussi eu des moments difficiles dans votre propre vie.

• Lorsque vous parlez de votre trouble, évitez de le décrire d’une façon qui pourrait provoquer le rejet ou vous dévaloriser.

• N’utilisez pas le vocabulaire médical, mais le langage courant, et décrivez le contexte dans lequel le problème est survenu, plutôt que les symptômes.

Et comme d'habitude, retrouvez quotidiennement sur mon compte Twitter https://twitter.com/Potiniere_Krys des astuces pour vous guider.

En août, je m'accorde une petite pause sur cette série de conseils afin d'apprendre à reconnaître les symptômes de la pression, du stress et d'éviter l'anxiété, revoir la façon dont nous y réagissons et acquérir des stratégies de défense et de lâchez-prise. Pour revenir en septembre avec le thème des "Emotions" qui peuvent nous envahir jusqu'à devenir des sentiments durables si nous ne savons pas les accueillir pour mieux les comprendre, puis les réguler, notamment lorsque nous sommes dans le spectre de l'autisme.

Pour aller plus loin : Replay d'un webinaire du 29/04/2021 : Troubles psy et amour, une aventure au fur et à mesure ? Avec un trouble psy, est-ce encore plus difficile d’être amoureux ? Les médicaments jouent-ils un rôle pour connaître l'amour et vivre une sexualité épanouie ? Quand on tombe amoureux, faut-il se dévoiler ? Ce sont quelques questions pour amorcer une réflexion… Des patients, des professionnels et des proches témoignent.