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Projet d’habitat inclusif par l'association ASF 44


Pour les jeunes adultes autistes de notre région des Pays-de-la-Loire, il existe une réelle difficulté à trouver un logement adapté (du point de vue sensoriel). Ce problème est encore plus présent en cas de SED ou du fait d'un handicap physique. Certains préfèrent vivre à plusieurs entre autistes. Pour les parents, leur enfant a souvent des difficultés avec la vie de famille (certains vivent la nuit pour l'éviter), la question de l'autonomie de leur enfant leur pose un réel problème.


Aussi, l'association Autisme Sans Frontières de Loire-Atlantique (ASF 44), présidée par Christelle Moyon, a présenté le projet "Les Colibris" sur Ile de Nantes pour des jeunes hommes, afin de devenir autonomes. L'immeuble de 20 logements (dont 10 réservés à des autistes), en plein cœur de Nantes, sera ouvert à tous et permettra aux personnes autistes de vivre comme tout le monde. Des services dédiés dans l'immeuble, pour les accompagner au mieux dans cette nouvelle vie, seront disponibles par l'accompagnement à la vie sociale, au travail, l'aide à l'organisation de la vie quotidienne (ex. : santé, hygiène, budget, etc.).


L'habitat inclusif dans les grandes lignes

La CNSA définit l’habitat inclusif comme « un mode d’habitat regroupé, assorti d’un projet de vie sociale et adaptée ». L’habitat constitue la résidence principale de la personne ; il s’agit de son lieu de vie ordinaire. Les personnes vivant en habitat inclusif peuvent bénéficier d’un accompagnement dans leur vie sociale et collective à travers l’intervention d’un animateur spécialement recruté pour leur apporter un appui. En parallèle, l’habitat inclusif n’empêche pas la possibilité d’un accompagnement individualisé et plus soutenu via l’intervention de services sociaux et médico-sociaux (exemples : services d’aide à domicile, SAVS, SAMSAH, …).


Le projet Les Colibris à Nantes

Basé sur les choix de la personne autiste (point beaucoup mis en avant), ce projet prend en compte les difficultés sensorielles. Si le projet d’habitat inclusif est actuellement porté par l’association ASF 44, des partenaires incontournables sont mobilisés pour travailler avec les architectes et les constructeurs.


L'association trouve beaucoup plus facile de travailler avec le privé qui permet d'avoir un projet sur mesure. Puisque le contingent préfectoral permet au Préfet de réserver une partie des logements sociaux pour des urgences, l'association préfère éviter le logement social. Le logement privé permet aussi de choisir davantage les voisins (non autistes), en bénéficiant de leur aide tout en limitant les nuisances possibles.

L'association a un cahier des charges détaillé pour les architectes. Elle utilise la BD de Julie Dachez « La différence invisible » pour expliquer les besoins des autistes. L'importance de faire participer des architectes autistes pour leur regard avisé sur les particularités sensorielles (aménagement pour les personnes handicapées) est aussi déployée.


Cependant, il faut faire bien attention à ceux qui ne veulent pas que les autistes soient bailleurs, mais veulent imposer une association gestionnaire (ce qui permet d'expulser les gens vers des institutions plus facilement). Sur Nantes, c'est compliqué à cause du manque de terrain constructible et des associations gestionnaires qui sont encore plus présentes qu'ailleurs en France...

Beaucoup de jeunes autistes peuvent faire de longues études mais n'ont pas forcément beaucoup travaillé l'autonomie. Aussi, les complications peuvent être :

- le problème de perception de la personne autiste par les voisins,

- la phobie sociale (du fait d'un harcèlement passé) qui peut entraîner un isolement,

- l'alimentation inadaptée du fait de la sélectivité alimentaire,

- les problèmes d'hygiène par manque d'organisation,

- les tâches ménagères, tâches administratives,

- les dangers domestiques,

- les stratégies d'adaptation augmentent la fatigue.

Ces logements seront plus adaptés aux troubles sensoriels. Il y a une réelle volonté de ne pas faire des « parcs à autistes », la loi permet 5 à 10 logements, plutôt 5 que 10 en général. Les logements sont individuels car la colocation ne semble pas fonctionner. Avec ce projet, il y a une réelle volonté de ne pas reproduire le phénomène du foyer déguisé : pas d'animateur qui peut entrer chez les gens ou imposer ses décisions à la places des concernés. Les logements sont sur plusieurs étages avec un espace commun au rez de chaussée comme un espace de repas/buanderie et un bureau occasionnel pour un professionnel de santé.

Il y a la possibilité de mettre en commun la PCH pour bénéficier d'aide, s'il y a une activité en groupe, ou une aide administrative. La référence en ce domaine est le rapport Piveteau/Wolform de 2019. L'intervenante cite aussi la CNSA.


Le rôle de l’animateur vie sociale

Un animateur sera recruté à temps plein. Ses interventions pourront évoluer en fonction des besoins identifiés afin qu’ils permettent de correspondre au mieux aux besoins de chacun. Ses missions se centreront autour des quatre axes suivants :

  • La veille et la sécurisation de la vie à domicile : le rôle de l’animateur sera de veiller à la sécurité des locataires et de mettre en Å“uvre les actions nécessaires pour les aider à se sentir sécurisés dans leurs logements.

  • Le soutien à la convivialité : il s’agit de l’une des dimensions essentielles des projets d’habitat inclusif. De ce fait, cet axe sera tout particulièrement investit par l’animateur.

  • Le soutien à l’autonomie : l’animateur pourra être amené à apporter un aide aux locataires pour certaines actions de la vie quotidienne. Lorsque les difficultés seront trop importantes, il pourra être amené à mettre la personne en lien avec des dispositifs de droit commun pour des prestations spécifiques (exemples : portage de repas ; aide-ménagère …).

  • L’aide à l’inclusion sociale : cet axe doit permettre aux locataires de mener une vie citoyenne et de participer pleinement à la vie de la cité. L’animateur pourra apporter son appui aux locataires afin de se mettre en lien avec divers partenaires et associations en fonction de leurs besoins et des intérêts exprimés.

L’un des objectifs est d’apporter l’appui nécessaire à chaque personne pour lui permettre de vivre de la façon la plus autodéterminée possible. L’animateur aura donc à cœur de toujours solliciter les locataires pour les questionner et recueillir leurs avis.


NB : L'association AFS 44 portera aussi un projet « Habitat féminin », uniquement destinées aux femmes autistes, regroupant des appartements pour les mettre en sécurité.


Personnellement, n'ayant pas été diagnostiquée, je n'ai pas été invitée à ce webinaire. Aussi, pour plus de détails et pour vos demandes de renseignements, contacter l'association ASF 44 :

autismeouest044@gmail.com - Christelle Moyon au 06.71.59.04.98

par courrier : ASF44 – Autisme Ouest 44, 34 rue Jean-Claude Maisonneuve, 44220 Couëron.

Le Collectif d'entraide autisme 44 soutient cette idée que toutes les personnes autistes et quelle que soit la sévérité de leurs troubles puissent avoir un logement correspondant leurs choix et à leurs besoins. L'habitat inclusif présenté par ASF 44 ne corresponde pas à une stratégie de désinstitutionnalisation car son cadre et les moyens attribués ne sont pas faits pour des personnes ayant peu d’autonomie fonctionnelle ou résidant en institution spécialisé. Ces types habitats n’ont pas pour but de transférer les personnes handicapées des institutions vers la vie autonome, mais d’augmenter l’offre pour les personnes handicapées plus autonomes et qui vivent actuellement chez leurs parents.

En savoir plus ?

- Lien vers le diaporama de l'intervention :

HABITAT INCLUSIF (040321)
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