Dans les coulisses d'un jury de VAE
Si la simple évocation d'un examen oral vous donne le vertige, visite guidée de l'épreuve de VAE.
QUEL EST LE RÔLE DU JURY ?
La mission d'un jury de VAE est d'évaluer l'expérience et les compétences du candidat au regard des savoirs et compétences inscrits dans le référentiel du diplôme. Les questions posées ne peuvent être des questions directes ou des points de théorie : elles doivent être obligatoirement liées aux compétences développées au travers des activités du candidat. Le jury ne cherche pas à piéger les candidats. Les questions sont posées dans l'objectif de valoriser leur expérience. Inutile donc de se sentir agressé par les questions, même si elles sont très précises et si le jury semble beaucoup entrer dans les détails.
COMPOSITION ET ORGANISATION
Pour les diplômes ou titres de l'Education nationale, de type BTS, la composition du jury est mixte : il se compose généralement de 6 à 10 personnes, représentant à parité les enseignants et des représentants de la profession, parfois également employeurs, ce qui peut être très impressionnant ! Les enseignants comme les professionnels ont à cœur la défense du diplôme : ils veillent ensemble à ce que celui-ci soit décerné dans le cadre de son référentiel, de manière à ne pas en déprécier la valeur. Au-delà, la présence de professionnels permet une prise plus directe avec le monde de l'entreprise, car ils sont plus au fait de la réalité du métier, de ses évolutions mais aussi de ses exigences sur le terrain. Ainsi, certaines questions sont posées de manière à faire émerger les activités concrètes exercées dans l'entreprise, ce qui permet à l'ensemble du jury de faire le lien avec le référentiel, plus théorique.
Le plus souvent, les membres des commissions se réunissent afin d'examiner les dossiers des candidats en préalable aux auditions. Cette lecture préliminaire permet aux membres du jury d'échanger leurs premières impressions. Pour autant, à ce stade, rien n'est joué. Seul l'examen oral et le face-à-face avec le candidat permet d'avoir une appréciation globale et d'évaluer son potentiel, sa capacité d'adaptation et sa motivation.
L'ORAL SE PRÉPARE À L'ÉCRIT
Vous l'aurez compris, l'oral de VAE consiste essentiellement à défendre votre dossier. De sa qualité vont dépendre les questions du jury, et de votre degré d'investissement lors de sa rédaction votre capacité à y répondre. Ne sont performants à l'oral que les candidats qui ont fait un réel travail d'introspection lors de la rédaction du dossier, lequel doit rendre compte du parcours professionnel, en lien avec le contenu du référentiel. Il est donc indispensable de bien connaître le référentiel du diplôme ou du titre pour lequel on s'est inscrit, ainsi que le fonctionnement global du dispositif de la VAE. Pas toujours facile pour les candidats de s'orienter puis de s'organiser !
L'UNE DES CONDITIONS DE RÉUSSITE EST DONC DE SE FAIRE ACCOMPAGNER
La démarche de VAE nécessite le regard expert d'un professionnel. Quitte à se faire aussi aider sur des points particuliers, par exemple faire appel à un coach pour passer le cap du stress. Bref, il ne faut pas hésiter à se donner les moyens de réussir ! Le rôle des accompagnateurs est également essentiel : leur mission est de faire parler les candidats de manière à ce qu'ils expriment les richesses de leurs parcours pour mettre en évidence leur niveau de responsabilité et d'initiative.
COMMENT PRÉSENTER SON DOSSIER ?
Le passage devant le jury dure généralement de 30 à 40 minutes. L'entretien débute par un exposé des motivations du candidat pendant lequel ce dernier doit exposer de quelle manière son projet de VAE s'inscrit dans son projet professionnel. Ne négligez surtout pas ces cinq premières minutes ! Entraînez-vous à vous présenter. Vient ensuite l'exposé lui-même. Mais de quelle manière présenter à l'oral des éléments dont le jury a déjà pris connaissance ?
Première clef de l'entretien, assurez-vous de bien connaître votre dossier ! Une évidence ? Pas si l'on écoute des membres de jury qui ont malheureusement vu « trop de candidats rester dans le flou. Le jury a comme contrainte de poser des questions concrètes, et pourtant, il n'obtient pas toujours des réponses concrètes, ce qui est dommage ». Il est donc indispensable de bien dominer son sujet, afin de démontrer une cohérence entre ce qui est écrit et ce qui est dit. Pour se réapproprier et maîtriser son dossier, pas de solution miracle : il faut être capable d'argumenter, avec une bonne élocution, cela nécessite un entraînement. Pour vous aider à vous préparer, ne gardez dans votre dossier que les compétences dont vous vous sentez capable de parler, rattachées à des situations professionnelles précises, et en lien avec le référentiel. Ne cherchez pas à être exhaustif dans votre dossier pour laisser un peu de matière pour l'oral. Évitez en particulier de trop garnir la partie annexe, qui ne sera pas lue dans le détail par le jury, mais qu'il vous sera possible d'exploiter à l'oral.
Un candidat ne peut pas avoir acquis en terme d'expérience tout le contenu du référentiel. L'oral doit mettre en valeur les secteurs d'excellence de manière à compenser les lacunes. Il y a bien entendu des éléments incontournables à présenter et à défendre, sans lesquels vous risquez d'échouer, mais il est impossible de tout savoir. Admettez qu'il y a des points à améliorer mais qu'ils sont compensés par d'autres compétences.
Enfin, le jury insiste sur un point crucial, la ligne de conduite à adopter face au jury : « Il faut parler avec honnêteté et authenticité. Surtout, n'essayez pas de passer en force ou pire encore, d'inventer ! ».
Soyez vous-même et parlez à la première personne.
Le moins prochain, on quitte les thématiques sur la Validation des acquis et du développement personnel, pour se pencher sur la réforme de la formation professionnelle dont les projets de loi sont attendus au printemps.
2.5.0.0