La conscience de soi dans les TSA
Qui êtes-vous ? Si vous parvenez à répondre à cette question avec exactitude et de façon constructive, l'acceptation de soi en sera facilitée et vous prendrez plus aisément conscience de votre valeur. Cela vous aidera également à prendre des décisions judicieuses en ce qui concerne votre parcours de vie et votre rapport aux autres.
La conscience du corps et de l'esprit
La conscience de soi commence par la conscience du corps et de l'esprit. Le terme conscience de soi fait référence à l'habileté à identifier et à décrire ses propres sensations corporelles, mais aussi ses pensées, ses ressentis, ses valeurs et les diverses caractéristiques de sa personnalité. En améliorant la conscience de soi, vous comprendrez où résident vos forces, et votre résilience s'en trouvera facilitée. Peut-être vous posez-vous ces questions : comment savoir si le moment est venu pour moi de recourir à un outil spécifique permettant de mieux gérer mes émotions alors que je suis bien incapable d'observer, de ressentir ou de mettre un nom sur les émotions qui m'habitent ? Comment remettre en cause l'image négative que j'ai de moi si je ne parviens même pas à identifier mes pensées sous-jacentes à mon propre égard ? Comment construire une vie qui me ressemble si je ne sais pas qui je suis ?
A ce jour, l'outil qui me semble le plus formidable visant à l'amélioration de la conscience de soi est la méditation. Elle peut revêtir diverses formes, telles que la méditation transcendantale, la méditation d'attention focalisée (où l'on se focalise sur un objet ou sur sa respiration), la méditation vipassana, le hatha yoga, le taï chi, le qi gong, la méditation guidée et les techniques de pleine conscience (vivre l'instant présent). Le recours à la méditation se révèle plus pertinent encore dans le cas d'une personne présentant un TSA sans déficience intellectuelle. Par exemple, les zones du cerveau impliquées dans le traitement de l'information sensorielle, des sensations corporelles, des pensées et des émotions, ainsi que les zones impliquées dans la concentration, l'attention, la vitesse de traitement, la mémoire de travail, l'organisation et la gestion du temps sont généralement touchées chez les personnes présentant ce niveau d'autisme. Or, il se trouve que ce sont ces mêmes zones qui bénéficient le plus de la pratique de la méditation.
L'augmentation de la conscience de soi représente une étape importante qui favorise non seulement une certaine sérénité et le sentiment de contrôler ses pensées et ses émotions, mais également une sortie progressive de l'état d'isolement voire de dépression. A mesure que vous prenez conscience de vos pensées, de vos émotions et de vos sensations corporelles, vous vous sentez davantage capable de répondre à vos propres besoins. La conscience de soi fait déjà partie de vous dans une certaine mesure, et les exercices proposés vont vous aider à amplifier cette conscience afin qu'elle vous accompagne dans les moments où vous en aurez le plus besoin. Il est bien plus simple d'être à l'écoute de soi-même lorsque l'on est calme. Or, c'est souvent dans les moments de profond désespoir, de stress, d'anxiété, de peur et de culpabilité qu'il serait le plus utile d'être à l'écoute de soi-même.
L'objectif des activités visant à augmenter la conscience de soi est de vous aider à conserver votre lucidité dans les moments d'intenses émotions afin d'être en mesure de vous concentrer sur vos pensées, vos ressentis et vos sensations corporelles et ainsi de ne pas être dépassé voire ébranlé. Gardez bien à l'esprit que vos pensées, vos émotions et vos sensations corporelles ne définissent pas qui vous êtes, même si vous en avez parfois l'impression. Il y a toujours une partie de vous qui observe ces phénomènes psychiques et qui n'y est en aucun cas impliquée. C'est cette partie que les exercices de conscience de soi vont contribuer à améliorer.
Outils
- Exercices visant à améliorer la conscience de soi :
- Vidéo « Le corps -et l'esprit- des personnes autistes : https://youtu.be/se4iGnvqofc
- Outils de méditation : https://drive.google.com/drive/folders/1VUqowdoTqJjtkFqA5VmU84i4NX4Ub77N?usp=sharing
Le concept de soi
Il s'agit du développement du concept de soi, de l'identité propre, comme le souligne cette femme : « Je ne sais pas qui je suis ; je suis incapable de révéler mon moi profond, même aux personnes avec lesquelles j'ai envie d'échanger ».
Durant l'enfance et l'adolescence, un enfant neurotypique apprend peu à peu qui il est, quels sont les traits de sa personnalité, mais aussi quelles sont ses croyances et ses valeurs. Tout cela requiert une bonne capacité d'autoanalyse, ainsi que la prise en compte des commentaires d'autrui à son égard et de ses propres réactions face aux expériences vécues. C'est également à cette période que se développe un large vocabulaire grâce auquel l'enfant va être à même de décrire les caractéristiques et les traits de sa personnalité. Les autistes ne disposaient pas forcément de tous les mots ou expressions leur permettant de décrire les caractéristiques de leur propre personnalité ou de celle des autres (alexithymie).
Il est souvent très compliqué pour un autiste de réfléchir à ses propres pensées en raison de l'altération de la théorie de l'esprit. Il s'agit là d'une difficulté à percevoir, traiter et comprendre les pensées et les ressentis d'autrui, mais plus récemment, ce terme a été employé pour évoquer une difficulté à percevoir, traiter et comprendre ses propres pensées et ressentis. Il s'agit en fait d'une hyper-autoréflexion mise en œuvre pour essayer de se déchiffrer et de s'auto-analyser intellectuellement plutôt qu'intuitivement ses pensées et ressentis, ainsi que ceux des autres.
Il est un autre facteur qui nuit au concept de soi : les années de commentaires plus négatifs et désobligeants les uns que les autres de la part des valides. Ainsi le concept de soi est davantage basé sur les critiques et le rejet que sur les compliments et l'acceptation. Il est à noter que le vocabulaire permettant de décrire avec précision les aspects les plus complexes du caractère se révèle relativement restreint. Cela est dû à une difficulté largement admise à « lire » les gens et à déterminer leurs pensées, leurs sentiments et leurs intentions. Il s'agit pourtant là d'un outil inestimable pour tisser des liens amicaux ou plus intimes, car il permet d'évaluer le degré de compatibilité avec les autres. Il se peut que la personne n'ait pas reçu l'aide indispensable à l'école ou à la maison pour assimiler les mots nécessaires à la description des différents types de personnalité ou même eu l'opportunité d'explorer et de décrire sa propre personnalité. Pour les autistes sans déficience intellectuelle, le concept de soi, très négatif et fragmenté, génère une mauvaise estime de soi et les rend particulièrement vulnérables à l'anxiété.
Outils
- Exercices visant à améliorer le concept de soi
- Boîte à outils dédiés à la réparation des émotions :
L'écoute de soi, coûte que coûte
S'il est une chose des plus importantes, c'est d'être à l'écoute de ses ressentis, de ses besoins et de ses désirs. Lorsque l'on s'apprête à entamer un changement ou d'entrer dans un processus impliquant de nouvelles idées, il est essentiel de croire en ses chances de réussite.
Pour les autistes placés en institution, des autistes qui y travaillent pratiquent déjà ces méthodes, car les professionnels valides ignorent tout ça. Les méthodes d'autorégulation simples par la respiration, la verbalisation des émotions et autres alternatives non dangereuses (et qui ne stoppent pas le stimming) aident à ne plus se faire mal. Comme il y a souvent de l'alexithymie dans l'autisme, aider à verbaliser ses émotions et mettre des mots sur ce que la personne ressent, sont essentiels.
Il est primordial que vous ayez une idée précise de ce que vous attendez de la vie. Car comment atteindre un objectif dont on ignore la nature ? Il est tout aussi important de savoir comment y parvenir. Vous aurez besoin d'un plan, de compétences précises et autres qualités, ainsi que de votre boîte à outils dédiés à la réparation des émotions dans laquelle puiser à tout moment si le besoin s'en fait sentir.
Et n'oubliez pas l'adage, que j'ai fait mien : « Il n’y a pas de bonheur plus simple que d’être strictement soi ». C'est-à-dire que n'est pas toujours à vous de vous adapter à 100%, car vous risquez de mettre en péril votre santé physique et mentale.
Et vous ?
Imaginer la vie à laquelle vous aspirez.
- Parmi les compétences et habiletés qui sont les vôtres, quelles sont celles qui vous seront les plus utiles pour atteindre vos objectifs ? Comment vous y prendre pour acquérir celles qui vous manquent ?
- Qui sont vos alliés dans la réalisation de vos projets ? Quelles sont les différentes mesures que vous envisagez de prendre pour les mener à bien ? Quels sont les obstacles et quelles sont les stratégies qui pourraient vous être utiles pour surmonter ces obstacles ?
- Selon vous, y a-t-il des outils qui auraient pu fonctionner mais que vous n'avez guère eu l'occasion de manier ?
