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S'autoriser à ressentir ses émotions

Dernière mise à jour : 7 nov. 2021


Nos émotions sont vitales et utiles. Elles traduisent un état de conscience soudain accompagné d'une sensation passagère. Leur rôle est de nous signaler les événements qui sont signifiants pour nous et de déclencher ainsi des comportements destinés à les gérer au mieux. Ce signal se traduit par la régulation de notre corps, des sensations produites et des pensées induites.


Nommer les émotions de base

A l'origine, le terme « émotion » indique un mouvement du dedans vers le dehors : formé à partir du latin ex (qui provient de, hors de) et movere (se mouvoir, bouger). Il s'agit d'une réaction spontanée à la fois interne et comportementale, exprimée ou non, qui nous met en relation avec les autres. La meilleure façon de vous développer est d'apprendre à vous connaître. Pour cela, vos émotions sont précieuses : elles vous enseignent sur ce qui vous touche, vous blesse ou vous mobilise au plus profond.


Il existe 6 émotions de base exprimées de la même manière par tous les humains quelques soient leur culture et leur âge. La peur est déclenchée par la perception d'un danger ou d'une menace. La colère est provoquée par l'impression de préjudice, de frustration ou d'injustice. La tristesse répond à la conscience d'une perte, d'une séparation, d'un abandon ou d'une privation. La joie accompagne une sensation de bien-être ou de satisfaction intense. Le dégoût est lié à ce que nous rejetons. La surprise est une émotion très brève (moins d'une seconde) produite par quelque chose d'inattendu.


S'autoriser à ressentir

Comment te sens-tu ? Une question banale, pourrait-on croire, mais que l'on ne pose en réalité que rarement. Ni aux autres, ni à soi-même. En général, nous passons nos journées à courir entre un RDV et une obligation, sans prendre le temps de faire attention, ne serait-ce un instant, à notre corps et à nos sentiments. Et lorsque nous ressentons des émotions, nous cherchons le plus souvent à les refouler. Car il n'est pas facile en effet de se sentir nerveux et hésitant en plein entretien d'embauche, ou de pleurer la mort de son chat tandis que l'on doit parler à quelqu'un. Parfois encore, certaines émotions nous semblent puériles. En outre, nous ne savons pas exactement ce que nous ressentons : un malaise, quelque chose d'indéfinissable, mais quoi ? Prenez donc un instant pour vous demander : « Comment est-ce que je me sens ? Qu'est-ce que je remarque dans mon corps ? Est-ce un sentiment agréable ou énervant ? Et qu'en est-il de mon niveau d'énergie ? Suis-je en pleine forme, détendu.e ou peut-être fatigué.e ? Pourquoi est-ce que je ressens cela ? ».

Souvent, nous ressentons des choses que nous ne comprenons pas. Pourtant, les émotions ont un immense impact sur notre vie, nos relations et notre fonctionnement bien plus important qu'on ne le pense. On sait que l'intelligence est déterminante pour nos performances, mais les émotions jouent un rôle tout aussi essentiel. Elles influent par exemple grandement sur notre attention et notre capacité de concentration. Elles orientent notre attention vers ce qui est le plus important à ce moment précis, que cela nous plaise ou non. Lorsque l'on vient de découvrir une bosse bizarre sur son corps, on ne retient plus grand chose de ce que l'on est en train de lire. De la même manière, les personnes victimes de harcèlement sont moins concentrées et moins productives au travail, parce qu'elles ont autre chose en tête. Chaque fois que nous remarquons une difficulté à nous concentrer ou à retenir des choses, nous devrions nous demander quelles informations émotionnelles se cachent sous la surface de nos pensées, et ce que nous pouvons faire pour reprendre le contrôle de notre esprit.

Déjouer le piège de l'émotivité

Les émotions nous disent ce que nous voulons, quelles sont nos préférences et ce dont nous avons besoin. Ce sont elles qui guident notre choix du film en soirée. Même lorsque nous pensons prendre une décision rationnelle, en réalité celle-ci dépend toujours de notre humeur. Une personne joyeuse voit plus facilement les avantages et les bons côtés des choses. Lorsque nous sommes d'humeur maussade, nous donnons davantage d'importance aux risques et nous nous montrons plus sceptiques.

Nos relations sont elles aussi soumises au caractère fluctuant de nos émotions. Ces dernières envoient indirectement des signaux aux autres personnes, les invitant soit à se rapprocher de nous, soit à garder leurs distances. Ce phénomène se produit souvent inconsciemment. Une personne de bonne humeur se sent davantage confiante et se montre plus ouverte et plus facile à approcher. Les autres la considèrent généralement de façon positive, même si cela dépend de leur propre état émotionnel. En revanche, une personne triste et peu sûre d'elle (voire honteuse) aura tendance à se replier sur elle-même et à repousser les autres. Alors qu'elle aurait, sans doute, justement plus que jamais besoin de leur réconfort et de leur soutien. Nous devrions dès lors nous interroger régulièrement sur les signaux qu'émettent nos émotions, sur leurs effets sur nos relations et si telle est réellement notre intention. Enfin, les émotions sont étroitement liées à notre santé physique et mentale. Le stress chronique peut nous rendre malade, littéralement. Ceux positifs, comme la gratitude, l'amour et le rire ont en revanche un effet favorable sur la santé.

Utiliser les émotions de manière efficace

C'est précisément parce que les émotions ont un tel impact sur notre vie qu'il est crucial de les connaître et de les comprendre. Nous pourrons ainsi les utiliser à notre profit au lieu de les subir à nos dépens. Par exemple, lorsque vous avez du mal à vous concentrer sur votre travail, il peut être utile de réfléchir à la cause de votre tourment. Une fois que vous l'avez trouvé, vous pourrez y remédier avec, par exemple, une simple conversation qui permettrait sans doute d'améliorer la situation. Vous pourrez ensuite reprendre votre travail le cœur léger. Ou bien lorsque vous avez de moins en moins envie de voir cette amie et que la distance se creuse entre vous, avant de découvrir que vous êtes jalouse de sa vie où tout semble lui sourire. Un sentiment que l'éloignement ne fait qu'amplifier. Si nous ne prenons pas le temps d'examiner ce type de ressenti, que nous les ignorons ou les refoulons, ils ne feront que s'accentuer. Puis ils s'accumulent comme une dette dont vous devez finalement vous acquitter en une seule fois. Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement les émotions désagréables, car nous ne comprenons pas toujours les sentiments positifs. Nous nous en satisfaisons sur l'instant et nous ne les approfondissons pas. Mais si nous voulons faire des choix positifs pour l'avenir, nous devons également savoir ce qui rend heureux, et pourquoi.


Trouvez votre déclencheur d'émotion pour apprendre à la contrôler si vraiment elle constitue pour vous un handicap, repérez dans quelles circonstances elle survient. C'est-à-dire, dans quel contexte, avec quel interlocuteur, après quel événement éprouvez-vous cette émotion. Par exemple, la colère est en général très facile à repérer. Certaines de nos émotions sont socialement ou culturellement réprimées et masquées par d'autres plus « acceptables ». Ainsi, la colère, même légitime a mauvaise réputation (surtout lorsqu'elle est manifestée par une femme). Vous vous sentez floué.e, blessé.e et cela déclenche cette émotion. Elle permet de s'affirmer mais généralement avec agressivité. Pourtant, ce n'est pas la colère mais son explosion sans contrôle qui est dangereuse. Aussi, prenez l'habitude de mettre des mots précis sur votre exaspération et sa cause. Puis, efforcez-vous d'apporter une réponse appropriée pour modifier la situation qui vous irrite. Autrement dit, n'accumulez plus votre colère : la rage qu'occasionne ce trop-plein est stérile. L’idéal est de canaliser votre colère grâce aux techniques d’affirmation de soi et de s’affirmer avec sérénité en exprimant la colère, sans la manifester.


Recherchez ce que votre sensibilité vous apporte d'acuité émotionnelle. Vous pourrez alors mieux l'utiliser et faire comprendre à votre entourage qu'elle peut être un atout. Par exemple, si la peur est source d'attention et de vigilance, elle aiguise le sens de l'anticipation et de la précaution. Elle développe également la perspicacité, la lucidité et le discernement. De même, la colère est source de courage et d'affirmation, d'audace et de détermination. Elle amène à la mobilisation et à la recherche d'alternatives. En vous appuyant sur votre sensibilité enfin maîtrisée, votre compréhension du fonctionnement émotionnel des autres vous permettra de communiquer et d'établir des relations de façon plus complète et solide qu'avec votre seule raison.


En guise de conclusion

Connaître le rôle des émotions de base permet d'identifier ses besoins, comprendre l'intérêt de faire part de ses besoins pour améliorer la communication. Connaître et comprendre ses émotions n'en demeurent pas moins tout un défi. Elles arborent rarement une étiquette pour nous indiquer de quoi il s'agit exactement, la raison de leur présence et ce qu'elles attendent de nous. Nous ne sommes pas nés avec des compétences émotionnelles prêtes à l'emploi. Nous devons tous les apprendre pour les acquérir. Développer de telles compétences est un choix gagnant.

Le mois prochain, à partir de ma propre expérience, je vous invite à construire une créativité émotionnelle lorsque l'on est autiste. D'ici là, retrouvez quotidiennement sur mon compte Twitter https://twitter.com/Potiniere_Krys des astuces pour vous guider à donner à vos émotions leur juste place.


Quelques outils pour vous guider ou aider à ressentir vos émotions :


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